Le vélo est un partenaire de vie qui porte de nombreux souvenirs. Cette géniale invention humaine perdure et s’adapte aux changements de la société, pour toujours vivre de nouvelles expériences.
Nicolas Prado est un des artisans fondateurs des Cycles Cavale, une Maison française de fabrication de vélos urbains de grande qualité, à assistance électrique. Ce passionné de sports mécaniques, photographe expert de la culture urbaine, ne cesse d’arpenter routes et chemins au quotidien, à la fois par nécessité de se déplacer, que par recherche d’aventures. Avec son partenaire de Cavale, Martin Bouche, ils ont entrepris l’évolution de l’art-de-vivre à bicyclette, de manière audacieuse et subtile.
Bien que ces deux-là soient souvent en train d’arpenter de nouvelles contrées, les ateliers de la Maison Cavale sont basés dans le Grand Paris. Ils s’y appliquent, avec l’aide du constructeur de renommée mondiale Alex Singer, à concevoir et fabriquer des cycles au style traditionnel et dotés d’une discrète aide électrique qui permet aux citadins de se déplacer sans effort physique, sans carburant. Les vélos sont élégants, légers, simples à manœuvrer, rapides. La technologie incorporée se veut minimaliste et sans artifice quelconque, qui ne serait que gadget. L’assistance électrique sur-mesure est donc simplement fluide et parfaitement calibrée. Pour les puristes, Cycles Cavale est l’alternative électrique rêvée.
Le vélo à assistance électrique constitue un moyen de locomotion urbain durable. Dans des grandes villes où le trafic est dense, l’air trop pollué et le style important, les cycles Cavale conviennent aux citadins raffinés et responsables. Aussi, dans la démarche artisanale portée par la Maison, il y a cette volonté de continuer à faire vivre le vélo français et les lettres de noblesse de son passé. Cela se traduit par des réalisations avec une mécanique soignée, empreintes d'un héritage certain, et d’une production strictement locale.
Avec Cycles Cavale, un avenir nouveau pour le vélo de haute qualité se profile. Nous avons eu le plaisir d'échanger avec Nicolas Prado. Il nous en dit plus.
Un cycle Cavale. Credits: Cycles Cavale.
Comment cette aventure a commencé ?
Il y a 3 ans je démissionnais de mon poste de directeur artistique dans la publicité pour me lancer dans la photographie. J’ai donc passé un coup de fil à Martin pour lui annoncer la nouvelle, profitant de cette occasion pour lui dire que j’aurai certainement un peu de temps. Ça tombait bien car il avait une idée en tête, concevoir un vélo électrique. On s’est dit que tant qu’à faire on allait lancer une marque, et sans vraiment s’en rendre compte, Cavale était né.
Pourquoi faire des vélos ?On est tous les deux des grands passionnés de vélos, depuis tout petit. C’est cette passion qui a formé notre amitié, en plus de notre envie certaine d’entreprendre. Concevoir et produire nos propres vélos était donc un rêve, avant de devenir une évidence. Martin avait déjà passé le pas, il a monté une boîte à Amsterdam qui importe des triporteurs sur mesure en France. Il rêvait depuis quelques temps de devenir fabricant, son expérience le désignait tout naturellement responsable de la partie business. En s’associant avec moi il intégrait la conception et la communication. On n’avait plus qu’à s’y mettre !
Pourquoi le choix du nom « Cycles Cavale » ?
Le choix du nom a été une étape clé. Je pense que c’est ce qui nous a pris le plus de temps ! On a eu beaucoup de très mauvais noms avant de trouver celui-là ! On cherchait un mot français, à consonance vélo, un mot intemporel qui se prononcerait aussi bien chez nous qu’ailleurs. C’est à l’occasion d’un dîner qu’un ami de martin nous a soufflé l’idée : “et Cavale ?!”. Ça a été le coup de foudre ! En plus d’avoir toutes les qualités citées ci-dessus, une notion de liberté et d’irrévérence à la française s’en dégage. Le premier vélo industrialisé en France par Manu France s’appelait l’Hirondelle, en référence aux gendarmes qui les chevauchaient avec leur veste noire à queue de pie. Il y a donc cette idée qu’en Cavale on s’échappe, on retrouve sa liberté. Nous avons dans la foulée choisi l’hirondelle comme emblème. Un oiseau de ville somme toute plus habile que le pigeon ! La boucle était bouclée, et notre héritage mis à l’honneur.
Quel est votre modèle économique ?Notre démarche est de créer la relation la plus directe et personnalisée possible. Nous fabriquons uniquement à la commande, en offrant un large choix d’options et de personnalisations. Chaque Cavale est ainsi unique, reflet des envies de son propriétaire. On privilégie un accueil personnalisé dans notre showroom à Paris. Lors d’un rendez-vous, vous pouvez venir découvrir, tester et commander votre vélo directement avec nous. Par ailleurs, nous avons fait le choix de commercialiser nos vélos chez un nombre très limité de magasins spécialisés. Nous sélectionnons rigoureusement ces magasins sur la base de leur expérience, de leur vision du vélo et de leur état d’esprit.
Comment vous distinguez-vous des autres constructeurs ?
La conception de notre premier vélo est d’abord venu de la volonté de se différencier de l’offre disponible. Le vélo électrique urbain était alors un vélo assez laid, lourd, compliqué et pour la plupart fabriqué en Asie. Notre objectif a donc été de développé un vélo élégant, léger, simple et fabriqué chez nous. Sur la papier ça n’avait pas l’air si compliqué, mais il a fallu bousculer les lignes et trouver des partenaires prêts à nous suivre à l’heure des standards imposés par les géants du marché.
Pourquoi ce choix du Made in France ?C’est un choix de conviction et avant tout un choix de bon sens. À l’heure de la globalisation, de l’aluminium et du carbone, nous avons ressenti le besoin d’un retour aux sources. La France est un grand pays de cyclisme, notre volonté première était de s’inscrire dans cet héritage. Le retour à l’acier était une évidence afin de retrouver la ligne des vélos qui nous ont toujours fait rêver. Le deuxième challenge a été de relancer la fabrication industrielle de cadres en France. Nous avons, avec l’aide de notre directeur de production Olivier Csuka, formé une usine de soudure afin qu’elle puisse produire nos cadres. Les gens qui roulent en vélo électrique le font souvent dans l’optique de moins polluer, ça nous a donc semblé malin de pouvoir proposer un vélo avec une empreinte carbone raisonnable !
Comment avez-vous rencontré votre partenaire Alex Singer ?
On y est un peu allé au culot ! Une fois notre idée globalement aboutie, il nous a fallu trouver les bonnes personnes avec qui la réaliser. Nous savions que nous voulions travailler avec de l’acier, nous avions en tête pleins de jolis vélos traditionnels et un jour Martin, qui habite à coté de la porte d’Asnières, me dit que l’on devrait passer voir les Cycles Alex Singer à Levallois. Quelques heures plus tard nous étions en train de baver devant la vitrine du magasin, puis nous poussions la porte, assez impressionnés par le lieu et le bonhomme. Nous y sommes retournés quelques fois avec des questions toujours un peu plus indiscrètes sur le diamètre des tubes, les angles, la géométrie… Jusqu’à ce qu’on se décide à lui sortir nos croquis et à lui expliquer ce qu’on avait dans la tête. C’est après nous avoir aidés à sortir nos deuxièmes prototypes (présentés à l’occasion des 80 ans des Cycles Alex Singer) que nous avons associé Olivier à Cavale, en tant que directeur de production. Nous avions trouvé notre troisième pilier, et pas n’importe lequel !
Quelles sont les principales difficultés auxquelles vous avez dû faire face dans votre aventure entrepreneuriale ?Elle ont déjà été nombreuses et il semblerait que ça ne soit pas fini ! Ceci étant dit, et je pense que Martin sera d’accord, nous n’avons jamais eu autant de problèmes aussi intéressants à résoudre. Il y a des moments de grande incertitude et c’est d’ailleurs sûrement le plus grand challenge : continuer à y croire et à avancer malgré ces difficultés, qu’elles soient d’orde technique, matériel, humain, etc. Nous avons bossé 3 ans pour sortir ce premier modèle et il ne ressemblait encore que vaguement à un vélo après un an et demi de boulot ! Martin ayant fait un travail remarquable sur la recherche de financement, les premières difficultés sont arrivées après, au moment de commencer à sourcer l’ensemble de nos partenaires pour concevoir et fabriquer nos vélos. Il a fallu aller jouer des coudes, faire exister et crédibiliser notre vision du vélo, développer la marque Cavale et amener nos futurs partenaires à y croire suffisamment pour qu’ils décident de nous suivre. L’avantage et l’inconvénient c’est qu’on ne voulait rien faire comme tout le monde, donc on voyait assez vite dans les yeux de nos interlocuteurs s’ils nous comprenaient, ou pas. Ce qui est génial avec Cavale, c’est que malgré les difficultés, nous n’avons jamais mené un projet qui attire autant de sympathie et de curiosité de la part des gens qui nous entourent et de ceux que l’on rencontre.
Quelles sont les qualités essentielles requises pour pratiquer ce métier ?
Passion, curiosité, patience, détermination, créativité, rigueur. Heureusement, nous sommes trois.
Des conseils pour ceux qui voudraient se lancer ?
Je dirai que le plus important c’est de bien s’entourer. Entreprendre, dans n’importe quel secteur, c’est avant tout pouvoir faire confiance à ses associés pour pouvoir avancer. Développer ce genre de projet prend énormément de temps sans rapporter d’argent, une passion commune et des relations saines sont indispensables pour affronter les difficultés. Ensuite il faut travailler, beaucoup, et donner le meilleur de soi. Je crois que si l’on fait ça, le temps fait le reste.
Vous commercialisez également une gamme d’accessoires, de porte-bagages et de garde-boues. Dites-nous en d'avantage.L’idée est de pouvoir adapter nos vélos à l’usage qu’en auront nos clients. Certains préféreront une ligne sportive et un vélo épuré quand d’autres préféreront le confort de gardes-boue associés à un porte-bagage porteur. Chaque cycliste est unique, nous ne pouvions pas faire un vélo qui conviendrait à tout le monde mais nous pouvions faire en sorte de proposer le plus d’options de personnalisations possibles. Cette liste d’options sera amenée à s’enrichir au fur et à mesure du temps ! Notre petite dernière : proposer en option des jolis pneus à flanc beige !
Quels sont vos projets à venir ?
Nous avons toujours rêvé Cavale comme une marque, notre but est donc de faire grandir la gamme autour de la thématique des cycles urbains, ne pas se limiter à un produit, et peut être un jour faire partie des grandes marques de vélos français. Nous sommes en train de développer un vélo traditionnel 5 vitesses et avons déjà quelques idées pour la suite…
Où pouvons-nous découvrir vos produits ?Vous pouvez venir nous voir dans notre showroom du 43 rue Laffitte à Paris ou chez nos deux premiers distributeurs : les Cycles Alex Singer à Levallois et Les vélos Parisiens dans le 6ème à Paris. Cette liste de distributeurs sera mise à jour sur notre site. Restez branchés, elle devrait s’agrandir assez vite !
Comment suivre votre actualité ?Instagram / facebook : @cyclescavale
Quelle cause vous tient à cœur ?
La Map, le media français indépendant du vélo. Ils se démènent et informent la communauté de passionnés avec talent.
À l'occasion de cette mise en avant dans le webzine des Artisans du Changement d'Hegid, Nicolas Prado a fait façonner pour Hegid deux affiches en éditions limitées. Les deux tirages format A1 numérotés 10/10, et sont vendus dans un pack avec un porte-clé et une casquette de Cavale.
L'ensemble des recettes récoltées lors de votre achat pour ces pièces uniques seront reversées à la cause choisie par l'artisan, le media indépendant du vélo La Map.